Donation sur les
Retours Défectueux
Don de retours défectueux : bonus fiscal, éthique et législatif.
Tirez-en parti en structurant votre reverse logistics.

Chaque année en France, près de 630 millions d’articles neufs non alimentaires sont détruits, soit environ 4,3 millions de tonnes de produits éliminés sans valorisation (senat.fr), représentant un gaspillage massif que la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) vise à enrayer. Depuis janvier 2022, cette législation interdit formellement la destruction des invendus non alimentaires, poussant les distributeurs et e-commerçants à adopter des alternatives durables comme le réemploi, le recyclage et surtout le don.
Cette obligation légale, assortie de sanctions, transforme une contrainte en une véritable opportunité. Le don de produits, y compris les retours légèrement défectueux, devient un levier stratégique à plusieurs niveaux. D’un point de vue écologique, il prolonge la durée de vie des articles et réduit significativement l’empreinte carbone liée à la production et à la gestion des déchets. Par exemple, la réutilisation d’un appareil électroménager, même légèrement abîmé, permet d’économiser plusieurs kilos de CO₂ en production et en transport (ademe.fr).
Au-delà de l’impact environnemental, cette démarche présente un intérêt économique grâce aux dispositifs de défiscalisation liés au mécénat en nature. C’est également un puissant outil pour renforcer la politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et améliorer l’image de marque auprès de consommateurs de plus en plus attentifs à ces enjeux.
En somme, le don d’invendus n’est plus seulement un acte philanthropique mais une solution intelligente qui aligne conformité réglementaire, avantage compétitif et engagement sociétal. Il impose aux entreprises de repenser leur gestion des retours pour transformer ce qui était un coût en une valeur ajoutée durable.
Dans cet article, nous examinerons comment le don des retours défectueux devient un levier d’optimisation et nous évoquerons des actions concrètes pour le mettre en œuvre.
Contexte et enjeux : la fin de la destruction obligatoire
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022 (avec extension à tous les invendus non alimentaires début 2024), la Loi AGEC interdit la destruction des invendus non alimentaires. Les distributeurs doivent désormais orienter ces stocks vers des filières de valorisation : don, réemploi ou recyclage (Ministère de l’économie). Ces invendus représentent un gisement estimé à plus de 2 milliards d’euros par an, parmi lesquels à peine la moitié fait l’objet d’un don.
Avant la loi, près de 15 % étaient encore détruits malgré leur potentiel de réutilisation, générant jusqu’à 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que s’ils avaient été redistribués (. En valeur pure, cela représentait jusqu’à 630 millions d’euros détruits par an (BFMTV et Agence de la transition écologique).
Mais les ambitions légales ne suffisent pas à effacer les pratiques douteuses qui subsistent. Des reportages, comme celui de TF1, ont révélé des entrepôts où des produits invendus – parfois neufs – étaient détruits en masse, y compris des articles parfaitement fonctionnels comme des rasoirs ou bijoux (TF1 INFO). Malheureusement, certains géants du e-commerce continuent d’opter pour la destruction « rentable » plutôt que la gestion via don ou reconditionnement.
Cette dérive n’est pas isolée. Plusieurs témoignages sur les différentes plateformes de discussion évoquent même l’enfouissement ou l’incinération de stock dans des sites comme le désert d’Atacama, soulignant la pollution environnementale que cela induit.
Face à ces dérives, la Loi AGEC agit comme un correctif réglementaire, mais elle répond aussi à une pression sociétale grandissante. Les ONG, médias et consommateurs ne cessent d’exiger des pratiques plus vertueuses. Le don ne devient plus une option éthique facultative : c’est désormais un impératif légal, moral et réputationnel.
Levier fiscal : transformer la contrainte en avantage
Le don d’invendus et de produits défectueux représente aujourd’hui un levier fiscal stratégique pour les entreprises, bien au-delà de la simple contrainte réglementaire. Le Code général des impôts (Article 238 bis) autorise une réduction d’impôt équivalente à 60 % de la valeur du don, dans la limite du montant le plus favorable entre 20 000 € ou 0,5 % du chiffre d’affaires annuel hors taxes (economie.gouv.fr). Ce dispositif s’applique aussi bien au don de produits alimentaires qu’aux invendus non alimentaires. Pour être éligibles, les dons doivent être réalisés au profit d’associations, collectivités, établissements publics, structures ESUS et de l’ESS reconnues d’utilité publique (MyTrocPro).
Emmaüs, la Croix-Rouge et La Ressourcerie sont des exemples reconnus d’acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), souvent titulaires de l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale).
- Emmaüs est un mouvement majeur de l’ESS, reconnu pour son action en faveur de l’inclusion sociale, la lutte contre l’exclusion et la réinsertion par le travail. Ses communautés fonctionnent comme des structures d’accueil et de solidarité, reposant sur des valeurs fortes d’entraide, de récupération et de valorisation des dons. Emmaüs contribue aussi activement à la prévention des déchets et au développement des filières environnementales, ce qui en fait un acteur clé de l’ESS et du développement durable (Emmaüs France).
- La Croix-Rouge française est également une organisation réputée dans l’ESS, avec des missions centrées sur l’aide humanitaire, l’urgence sociale, et l’insertion. Elle fonctionne selon des principes associatifs non lucratifs en favorisant la solidarité et l’utilité sociale.
- La Ressourcerie (ou réseau de ressourceries) est un ensemble de structures dédiées à la récupération, au tri et à la revente de produits et matériaux dans une logique circulaire et sociale. Ce type d’acteur agit pour réduire les déchets, favoriser l’économie circulaire et créer des emplois inclusifs, répondant pleinement aux critères ESS et ESUS.
Ces structures ont en commun leur mission d’utilité sociale et environnementale, leur gouvernance non lucrative, et leur engagement à réinvestir leurs bénéfices dans leurs projets solidaires. Elles représentent des partenaires privilégiés pour les dons d’invendus dans le cadre du mécénat en nature et des politiques RSE (Emmaüs France).
Mécanique de la réduction fiscale
En pratique, la réduction d’impôt se calcule sur la valeur d’achat hors taxes ou le coût de production des biens donnés (LégiFiscal). Prenons l’exemple d’un retailer avec 100 000 € d’invendus : il peut déduire 60 000 € de ses impôts, tout en évitant les frais de destruction et en valorisant son engagement RSE.
Un autre exemple : un distributeur réalisant 10 M€ de CA et faisant don de 30 000 € de produits bénéficiera de 18 000 € de réduction fiscale, soit un gain net et immédiat. Au-delà de 2 M€ de dons par an, le taux de réduction passe à 40 %, hormis certains dons alimentaires qui conservent l’avantage de 60 % (francegenerosites.org).
TVA et documentation : garantir la conformité
Le traitement TVA offre un second avantage majeur. Si la TVA a été récupérée lors de l’achat ou à la production, l’entreprise n’a pas à la reverser au fisc pour les dons réalisés auprès d’organismes éligibles, à condition d’être dotée d’un justificatif fiscal conforme (Entreprendre Service Public). Cette exonération réduit la charge administrative et financière liée aux dons. Une documentation soigneuse des opérations est néanmoins obligatoire pour préserver cet avantage et éviter tout redressement lors d’un contrôle.
Synthèse : la fiscalité, moteur de démarches responsables
Dans un contexte de marges sous pression et de coûts logistiques élevés, le don d’invendus ou de retours défectueux est devenu, grâce au mécénat en nature, un puissant catalyseur de transition vers l’économie circulaire : réduction d’impôt, optimisation TVA, valorisation extra-financière…
Le don d’invendus ou de produits retournés ne se contente plus d’éviter l’interdiction de destruction imposée par la loi AGEC : il offre une alternative économique au recyclage, souvent coûteux en transport, traitement et gestion des déchets. Les dépenses éventuelles sont compensées par l’économie d’impôt et la mobilisation réduite de trésorerie (moins de stocks immobilisés, moins de surfaces d’entrepôt occupées). Ce mécanisme permet ainsi une amélioration immédiate de la rentabilité, tout en renforçant l’empreinte écologique et l’engagement sociétal de l’entreprise.
Autant d’arguments qui transforment une obligation en réelle opportunité stratégique, financière et RSE, à condition de cibler des organismes éligibles tels que Emmaüs, Croix-Rouge ou La Ressourcerie, et d’en documenter rigoureusement chaque étape (economie.gouv.fr).
Démarche RSE : un atout d’image et d’engagement
Le don d’invendus et de produits retournés s’impose aujourd’hui comme un pilier incontournable de la stratégie RSE des entreprises. Bien au-delà de la seule conformité à la loi AGEC et aux contraintes réglementaires, il s’agit désormais d’un levier de différenciation tangible qui associe avantage compétitif, engagement environnemental et bénéfices mesurables pour la société et la marque.
Impacts RSE : transparence, données et communication
Transformer les invendus en dons permet d’agir concrètement contre le gaspillage, en réduisant les déchets et en limitant l’empreinte carbone. Les entreprises peuvent suivre des indicateurs clés tels que le volume d’invendus redistribués, le nombre d’associations bénéficiaires ou encore les tonnes de CO₂ évitées. Ces données enrichissent la communication des marques auprès des clients, des investisseurs et des partenaires, offrant des preuves tangibles d’un engagement sincère et structuré. La publication de résultats dans les rapports annuels, la communication digitale (campagnes sur les réseaux sociaux, reporting RSE, labels) confère crédibilité et visibilité à la démarche, tout en renforçant la confiance des parties prenantes.
Avantage concurrentiel et attentes des consommateurs
À l’heure où la compétitivité ne repose plus seulement sur le rapport qualité-prix, la perception de la marque et la dimension éthique deviennent déterminantes. Selon une étude Deloitte, 85 % des consommateurs tiennent compte des critères de durabilité et d’éthique au moment d’acheter.
Plus encore, 72 % des Français privilégient des entreprises adoptant des démarches anti-gaspillage et durables (ifop.com). Le don devient alors un outil de différenciation fort, en particulier dans la mode, l’électronique, ou les biens de consommation courante, où la médiatisation autour de la destruction de stocks peut gravement nuire à l’image.
Communiquer et valoriser son engagement
Les dons effectués à des associations caritatives peuvent être valorisés et communiqués, notamment au travers de la publication de résultats annuels, d’actions sur les réseaux sociaux, ou encore via l’obtention de labels responsables. Cela constitue autant de preuves objectives pour renforcer la légitimité de la marque et favoriser l’adhésion des parties prenantes.
Mise en œuvre opérationnelle
La transformation des invendus et des produits retournés en dons requiert une organisation opérationnelle rigoureuse et des outils adaptés, surtout dans le secteur du retail où les volumes et la dispersion des stocks multiplient la complexité du processus. Le don ne s’improvise pas : il exige la mise en place d’étapes structurées et le choix de partenaires technologiques capables de garantir traçabilité, rentabilité et conformité.
Les étapes clés pour organiser le don
La première étape consiste en un tri intelligent et un contrôle qualité afin d’identifier les produits réparables, réemployables ou immédiatement valorisables par le don. Cette opération permet d’éviter la surconsommation des ressources logistiques et des retards inutiles dus à un stockage mal maîtrisé. La seconde phase implique le stockage et la préparation logistique, qui doivent tenir compte de la fragilité des produits et des contraintes de volume, notamment lorsque les stocks défectueux sont répartis sur de nombreux points de vente ou entrepôts intermédiaires.
L’acheminement des dons vers les associations partenaires repose sur une traçabilité complète, chaque produit devant être enregistré et associé à un reçu fiscal émis par l’organisme bénéficiaire — condition indispensable pour sécuriser l’avantage fiscal et la conformité réglementaire. La gestion efficace de ces flux nécessite souvent la centralisation via des plateformes SaaS telles que Reversys, qui offre l’automatisation du tri, le pilotage de la distribution, et un reporting détaillé pour suivre chaque étape du processus.
Surmonter les freins : coûts et organisation
Les principaux obstacles restent les coûts de tri, de transport, et les contraintes administratives, avec une rentabilité limitée pour certains produits faiblement valorisables. Un retailer qui ne dispose pas de processus optimisé peut voir ses marges amputées de façon significative. Pour surmonter ces freins, la mutualisation de la logistique, l’automatisation et le développement de partenariats structurés avec les associations sont des solutions recommandées.
Pourquoi s’équiper de solutions digitales ?
Le recours à des outils digitaux performants comme Reversys permet d’organiser et piloter les flux logistiques, d’intégrer la gestion du don aux processus existants, et d’apporter de la fluidité dans la relation avec les associations partenaires. Ces innovations transforment le don en un investissement stratégique, garantissant la conformité à la loi, la maximisation de l’impact social et écologique, et l’optimisation financière du processus.
Conclusion
Le don de produits défectueux retournés et d’invendus s’impose désormais comme une évidence pour toute entreprise engagée, bien au-delà de la simple conformité à la loi AGEC. Ce levier agit à plusieurs niveaux : il répond à une exigence réglementaire, ouvre droit à un avantage fiscal, et s’intègre pleinement dans une politique RSE. Cette démarche permet non seulement de prouver un engagement environnemental concret auprès des clients, mais également de réduire les déchets, de limiter l’empreinte carbone, et de renforcer durablement l’image de marque.
Autrefois perçue comme une contrainte ou un centre de coûts, la gestion des invendus – lorsqu’elle est organisée et outillée – se révèle être une source de valeur, d’optimisation des coûts, de différenciation et d’impact positif réel. Trois axes principaux structurent cette opportunité : le levier fiscal (réduction d’impôt), l’impact écologique (diminution du gaspillage et de la pollution) et la dimension stratégique (image responsable et fidélisation des clients).
Cependant, pour transformer cette obligation légale en atout tangible et durable, il est indispensable de s’appuyer sur des outils adaptatifs et performants, capables d’automatiser, centraliser et tracer chaque étape du don. À ce titre, la solution SaaS de Reversys se positionne comme un partenaire-clé, permettant aux entreprises d’orchestrer efficacement leur supply chain inverse, d’établir des partenariats durables avec des associations, et de garantir une conformité optimale tout en maximisant l’efficacité opérationnelle.
En conclusion, le don n’est plus un simple acte altruiste ou une charge imposée : il devient, pour le retailer moderne, créateur de valeur économique, écologique et stratégique.
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